Comment se mettre en avant lorsque la peur des critiques vous retient ?

Vous avez du talent. Vous avez des idées. Vous créez. Et vous aimeriez partager votre travail, peut-être même en vivre. Mais quelque chose vous retient. Ce n’est pas le manque de temps, ni de motivation. Ce qui vous freine, c’est la peur. La peur d’être vu. La peur d’être jugé. La peur des critiques. La peur des trolls.

On entend souvent dire que « si vous voulez réussir, il faut vous montrer ». C’est vrai. Mais ce conseil, balancé à la volée, ne tient pas compte d’un facteur très humain : la peur. Car se montrer, ce n’est pas juste poster une image ou une vidéo. C’est s’exposer, mettre un peu de soi dans la lumière. Et cette lumière attire parfois l’ombre.

Alors comment faire pour avancer malgré cette peur ? Comment continuer à créer, à publier, à se montrer, sans être paralysé par le regard des autres — ou pire, par leurs attaques ? C’est ce que nous allons explorer ici. Car il existe des moyens de se protéger, de se renforcer, et même de transformer cette peur en moteur.

La peur des trolls est bien réelle

Non, vous n’êtes pas paranoïaque. La peur d’être pris pour cible sur Internet est une peur fondée. Les réseaux sociaux, les forums et même les sections commentaires de certains sites sont devenus des terrains de jeu pour des personnes qui, sous couvert d’anonymat, se permettent des remarques blessantes, méprisantes ou carrément haineuses.

Et il suffit parfois d’un commentaire malveillant pour qu’un doute s’installe. Pour que votre motivation s’effrite. Pour que votre confiance vacille. Même si vous recevez mille messages positifs, il y aura ce commentaire-là, qui vous hante.

Les trolls savent viser là où ça fait mal. Ils commentent votre physique, vos choix artistiques, votre façon de parler. Ils vous accusent de copier, de manquer de talent, de faire « ça juste pour l’argent ». Et le pire, c’est que bien souvent, ils ne cherchent même pas à avoir raison. Ils veulent juste provoquer une réaction, vous faire mal, vous faire taire.

Pourquoi cette peur nous bloque autant ?

Quand vous publiez quelque chose, vous exposez plus qu’un simple dessin, une photo ou un texte. Vous exposez une partie de vous. Et quand cette création est attaquée, c’est vous qui vous sentez attaqué. La critique, même si elle est injuste ou absurde, vient s’ancrer dans des blessures plus anciennes : la peur du rejet, la honte, l’envie de plaire à tout le monde.

Dans notre cerveau, une insulte publique peut provoquer une réaction similaire à un danger physique. Le stress monte. Le cœur bat plus vite. On a envie de fuir. C’est normal. Ce n’est pas une faiblesse. C’est une réaction humaine face à une agression.

Mais ce qui est important, c’est de ne pas laisser cette peur vous priver de ce que vous avez envie de faire. Car au fond, vous ne voulez pas juste créer dans votre coin. Vous voulez partager. Connecter. Avoir un impact. Et c’est possible, même avec cette peur en toile de fond.

Accepter la peur, au lieu de vouloir l’éliminer

Première étape : ne cherchez pas à « ne plus avoir peur ». C’est une illusion. La peur ne disparaît pas parce que vous l’ignorez. Elle se tapit dans l’ombre, prête à ressurgir au moindre commentaire désagréable.

En revanche, vous pouvez apprendre à avancer avec cette peur. À la reconnaître, à l’écouter, sans lui laisser le volant. Comme une alarme qui se déclenche parfois trop vite, mais qu’on peut désactiver avec le bon code. La peur peut même devenir une boussole. Si quelque chose vous fait peur, c’est peut-être qu’il est important pour vous. Qu’il touche une corde sensible, un désir profond.

Acceptez que cette peur fasse partie du voyage. Parlez-lui. Dites-lui : « Je t’ai entendue. Tu veux me protéger. Mais je vais y aller quand même. » Et allez-y.

Créer un espace de sécurité

Avant de vous jeter dans l’arène des réseaux sociaux, vous pouvez créer un cocon. Un espace plus intime, plus bienveillant. Une newsletter, un blog, un Discord, un petit groupe privé. Un lieu où vous pouvez partager sans craindre les attaques aléatoires. Où les retours sont sincères, mais jamais destructeurs.

Ce cocon vous permet de reprendre confiance. D’apprendre à recevoir des retours. D’échanger sans se sentir en danger. Et surtout, de ne pas vous sentir seul. Car l’isolement est l’allié des trolls. Ensemble, on résiste mieux.

Choisir ses plateformes et ses batailles

Vous n’êtes pas obligé d’être partout. Ni de tout montrer. Ni de répondre à tout le monde. Vous avez le droit de bloquer, de supprimer, de signaler. Ce n’est pas de la censure, c’est de l’hygiène mentale. Vous avez aussi le droit de vous taire, si vous sentez que ce n’est pas le bon moment. Se protéger, ce n’est pas fuir. C’est choisir ses batailles.

Et parfois, la meilleure stratégie, c’est de créer dans l’ombre un temps. De préparer, d’expérimenter, de bâtir une base solide. Pour que le jour où vous déciderez de vous montrer davantage, vous soyez prêt, non pas à encaisser les coups, mais à rester debout.

Revenir à l’essentiel : pourquoi vous le faites

Les trolls ne gagnent que si vous arrêtez de faire ce qui compte pour vous. Si vous renoncez à publier. Si vous vous autocensurez. Si vous vous cachez. Mais si vous continuez, même doucement, même discrètement, alors vous restez aux commandes.

Revenez à votre « pourquoi ». Pourquoi vous créez ? Qu’est-ce que vous avez envie de dire ? À qui voulez-vous parler ? Quand votre intention est claire, les critiques glissent plus facilement. Elles ne disparaissent pas, mais elles n’entravent plus votre route.

Votre travail n’est pas là pour plaire à tout le monde. Il est là pour toucher les bonnes personnes. Celles qui ont besoin de ce que vous exprimez. Celles qui se reconnaîtront dans votre voix, votre style, vos messages. Et ces personnes-là ne peuvent pas vous trouver si vous vous cachez.

Quelques stratégies concrètes pour limiter l’impact des trolls

  • Désactivez les commentaires sur certaines publications sensibles. Cela peut réduire votre exposition directe aux réactions toxiques.
  • Utilisez des outils de modération sur vos plateformes (mots-clés bannis, filtres automatiques, délais de publication).
  • Ne répondez pas aux trolls. C’est ce qu’ils cherchent. Le silence les frustre. La modération les fait fuir.
  • Créez un dossier “encouragements” où vous conservez tous les messages positifs reçus. Relisez-le quand le doute revient.
  • Entourez-vous d’une communauté bienveillante. Des créateurs, des amis, des lecteurs. Même virtuels, les soutiens comptent énormément.

Vous êtes plus fort que vous ne le pensez

Chaque fois que vous publiez malgré la peur, vous construisez une forme de courage. Pas un courage tapageur, pas celui qui clame haut et fort qu’il s’en fiche. Un courage tranquille. Silencieux. Celui de continuer. De montrer. De créer quand même.

Les trolls sont bruyants, mais éphémères. Votre voix, elle, peut durer. Votre œuvre, votre message, votre impact : voilà ce qui compte.

Vous n’avez pas à devenir insensible. Vous n’avez pas à devenir parfait. Vous avez juste à avancer, un pas à la fois. Et à vous rappeler que ce que vous faites a de la valeur. Même si tout le monde ne le voit pas. Même si certains essaient de vous faire croire le contraire.

Et si vous osiez ?

Osez publier ce dessin. Osez partager ce projet. Osez lancer ce podcast, cette chaîne, cette newsletter. Osez parler de ce qui vous tient à cœur. Osez vous montrer, un peu plus chaque jour. Pas pour prouver quoi que ce soit aux trolls. Mais pour vous. Parce que vous le méritez. Parce que ce que vous avez à dire compte.

Et si un jour un troll vous attaque, souvenez-vous : ce n’est pas vous le problème. C’est lui. Vous, vous avancez. Vous, vous créez. Vous, vous êtes vivant.

Ce qu’il faut retenir

La peur des trolls est normale. Elle peut être paralysante. Mais elle n’a pas à décider pour vous. Vous pouvez apprendre à cohabiter avec elle, à vous protéger, à vous entourer. Et surtout, vous pouvez continuer à créer. À publier. À vous montrer. Même avec la peur au ventre.

Parce que votre voix compte. Votre travail compte. Et que le monde a besoin de créateurs comme vous — même (et surtout) si ça dérange quelques trolls au passage.

Alors, prêt à appuyer sur « publier » ?

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